Stéphane BEQUET


DisponibilitéRevenu.e dans sa collectivitéDe un an à moins de deux ans

« Tout a une solution : l’international nourrit cette conviction. » En 2013, Stéphane BEQUET, alors âgé de 43 ans, décide de partir pour un tour du monde avec sa femme et ses trois enfants. « Sortir de sa zone de confort » prend alors tout son sens, car voyager avec trois enfants implique de trouver des solutions à chaque étape, chaque jour. Cette aventure a non seulement renforcé sa curiosité, mais a aussi enrichi son approche professionnelle. À son retour, fort de cette expérience, il a notamment piloté le développement des relations Europe et internationales de la Vile et de la Métropole de Toulouse.

Son parcours

Stéphane BEQUET à 54 ans. Il débute sa carrière chez Orange en 1995 où il occupe différents postes dans les négociations et le marketing. Ses fonctions de direction l’amènent à effectuer de nombreux déplacements à l’étranger, nourrissant son désir d’expatriation. Cependant, des raisons familiales l’obligent à privilégier un environnement stable. Le projet d’expatriation s’éloigne et il oriente sa carrière vers les collectivités locales, tout en s’établissant à Toulouse.

En 2009, il est recruté par le Directeur Général des Services (DGS) du Grand Montauban (qui a lui aussi travaillé chez Orange). Il obtient alors une disponibilité à Orange et en même temps un détachement de France Télécom étant fonctionnaire d’Etat. Pour ce premier poste en collectivité Il prend la direction du Développement Économique de la Communauté d’Agglomération.

En juillet 2013, sa grande fille est en classe de 4ème (Stéphane BEQUET a 3 enfants). C’est pour lui le bon moment : « la famille décide de partir pour un tour du monde. Nous ferons 17 pays en 1 an avec les sacs à dos ».A l’annonce de son départ (fin du détachement), son DGS lui souhaite un beau voyage et lui glisse : « on se reverra ».

De fait, en août 2014, après les élections, il est rappelé. On lui propose le poste de DGA Développement pour la CA du Grand Montauban, toujours en détachement de la Fonction publique d’Etat.

En 2015, il suit le cycle de management de l’Institut National des Études Territoriales (INET) et devient administrateur de la Fonction Publique Territoriale. Désirant un nouveau défi en 2016, tout en restant dans la région toulousaine, il rejoint Toulouse Métropole en janvier 2017. Pendant sept ans, il occupe divers postes, notamment celui de Directeur des Relations Internationales Europe et de la Contractualisation. En 2023, dans une volonté d’aligner ses motivations et valeurs à son métier, il obtient un Diplôme Universitaire en Transition des Territoires et, depuis janvier 2024, il est Directeur des Projets de Transition au sein de Toulouse Métropole.

Le fonctionnement à l’étranger et les apprentissages

En juillet 2013, Stéphane BEQUET et sa famille ne partent pas simplement « pour visiter ». « on ne part pas 10 min, on sort de notre zone de confort pour une année et on apprend à profiter du temps présent et des évènements ».

Quand Stéphane BEQUET revient, il avait une certaine inquiétude sur sa capacité de concentration. Et c’est tout le contraire, en fait. « au retour, rien n’est plus un problème au regard des difficultés que vous avez surmonté durant un an. Désormais, je raisonne uniquement par les solutions. Tout à une solution : l’international nourrit cela. » Une vraie expatriation, « celle où vous devez trouver un hébergement pour la famille en arrivant le soir dans un village d’Amérique du Sud » décuple vos capacités d’adaptation dans l’inconfort.

Mais pour pouvoir transmettre cette énergie et cette posture de la solution, « il faut vivre l’expérience mais ne pas dire au retour « moi j’ai vu ceci ou cela » ». Pour Stéphane BEQUET, il ne faut pas rappeler ses références, son CV dans son discours car cette mobilité peut générer, parfois, une certaine jalousie et opposition.

« Quand vous revenez d’expatriation, du fait de l’effort d’adaptation que vous avez fourni durant plusieurs mois ou années – par rapport au climat différent de la France, par rapport à la charge mentale beaucoup plus forte, notamment liée au fait de traduire en permanence, etc-, vous avez peut-être un cerveau plus agile et une énergie importante ». Mais en revenant, il ne faut pas heurter frontalement les cultures professionnelles : « vous devez adapter les termes, vous posez la question de l’adaptation de la pratique vue à l’étranger à la culture française locale et surtout ne pas faire du copier-coller ».

Pour Stéphane BEQUET, la force de l’administrateur territorial doit être cette capacité à passer l’expérience internationale dans un filtre pour la présenter et la faire accepter par tous.

Et le retour ?

Ainsi, après cette année autour du monde, le retour à Montauban s’accompagne d’une double réalité : d’une part, Stéphane BEQUET obtient un poste avec davantage de responsabilité, un champ de missions élargi. Mais d’autre part, l’environnement professionnel lui apparaît quelques peu hostile « certains collègues voient cette expérience d’un mauvais œil, pensant qu’ils ont travaillé dur pendant que j’étais en voyage». Pour lui, il faut donc faire très attention à la posture que l’on adopte au retour car les gens peuvent vous jalouser même inconsciemment. « Le mot d’ordre doit être l’humilité », notamment avec les personnes en place autour de vous.

A Toulouse, quand Stéphane BEQUET prend en charge la direction Europe – International, ce n’est pas pour « repartir en voyage ». La coopération internationale, souvent perçue comme une « agence de voyages », doit selon lui être mise au service de la collectivité et de ses usagers. Sa première mission consiste à obtenir des financements européens, et en quelques années, Toulouse Métropole participe à plus de 20 projets européens pour atteindre plus de 55M€ de co financements. Pour cela, il construit une équipe de « chargés de projets », responsables de leurs résultats, et met en place une méthode de travail visant à simplifier l’implication des autres directions dans les projets européens.

De même, la coopération décentralisée (relation de collectivités à collectivités) est mise au service du projet toulousain. « Une mission comme celle de Copenhague pour voir les facteurs clés de succès d’un réseau cyclable pertinent pour favoriser les trajets domicile-travail en vélo à Toulouse. Là on est opérationnel et précis ». Il renouvelle la méthode sur une coopération entre Toulouse et Montréal : « c’est un état d’esprit. Il faut connaître toute les politiques publiques et être au cœur pour capter des financements extérieurs ou rapporter des bonnes pratiques de l’international à mettre en place dans sa collectivité».

Son conseil

Stéphane BEQUET utilise plusieurs fois le terme de curiosité : « si on est curieux, on a des chances d’avoir un coup d’avance ». Il est persuadé que « l’international et l’ouverture que cela procure sont un réel levier pour une évolution professionnelle dans un monde en constante adaptation ».

Entretien réalisé par Yannick Lechevallier

https://www.linkedin.com/in/yannick-lechevallier-23059819/

Septembre 2024

 


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